Les chercheurs ont identifié une molécule nommé MCAM et ils ont pu démontrer qu’en bloquant cette molécule il était possible de retarder le début de la sclérose en plaques et même de ralentir significativement sa progression. Ces résultats, encourageants, sont le résultat d’essais in-vitro chez l’homme et sur des souris vivantes.
Nous croyons avoir identifié le premier traitement qui aura un impact sur la qualité de vie des personnes atteintes de sclérose en plaques en diminuant significativement la progression et le handicap lié à la maladie.
Dr. Alexandre Prat
En 2008, le Dr Prat et son équipe avaient identifié une molécule d’adhésion cellulaire appelé MCAM (Melanoma Cell Adhesion Molecule). Cette molécule joue un rôle crucial dans le dérèglement du système immunitaire que l’on peut observer dans la sclérose en plaques.
Nos études ont démontré que la molécule MCAM est nécessaire à la migration des lymphocytes CD8 à travers la barrière hémato-encéphalique. Si nous bloquons l’interaction de la molécule MCAM et la protéine avec laquelle il se lie habituellement, nous sommes en mesure de réduire l’activité de la maladie.
Dr. Alexandre Prat
Dans le système immunitaire, les lymphocytes CD4 sont responsables de l’inflammation alors que les lymphocytes CD8 sont responsables d’éliminer les virus et autres bactéries.
Prothena Corporation plc, une compagnie de biotechnologie indépendante, a aussi obtenu des résultats complémentaires concernant la molécule MCAM. Une collaboration entre ces deux équipes, CRCHUM et Prothena, a donc été mis sur pied.
Chez la majorité des personnes, la SEP se développe en deux phases.
Durant les 10 à 15 premières années, c’est une sclérose en plaques de type poussées-rémissions. C’est-à-dire que la personne à une poussée qui est suivie d’une période de rémission, au cours de laquelle une majorité des symptômes disparaissent.
Par la suite, la maladie évolue en une SEP de type progressive. Il n’y a plus de rémissions, la maladie est en constante évolution. Cette phase peut mener à l’usage de la canne ou de la chaise roulante. Présentement, aucun médicament sur le marché n’est en mesure de stopper la progression de la maladie. Il est seulement possible de la ralentir.
Prothena a développé un anticorps monoclonal, appelé PRX003, qui a le potentiel de stopper la progression de la maladie. En bloquant la molécule MCAM, empêchant du même coup la migration des lymphocytes responsables de la destruction des tissus cervicaux.
Prothena croit être en mesure de débuter des essais cliniques du PRX003 chez des personnes volontaires sains d’ici la fin juin 2015. Elle anticipe déjà une étude chez des personnes atteintes de psoriasis, qui pourrait, eux aussi, tester le traitement en 2016.
Au-delà de la SEP et du psoriasis, l’anticorps anti-MCAM, pourrait prouver son utilité à traiter diverses maladies auto-immunes, incluant des formes progressive de sclérose en plaques.
Les références contenues dans cet article sont en anglais.
Références
Annals of Neurology
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