Si vous ou un proche avez reçu un diagnostic de sclérose en plaques, vous avez peut-être remarqué que dans les salles d’attente ou les groupes de soutien, il y a beaucoup plus de femmes que d’hommes. Ce n’est pas un hasard : la sclérose en plaques touche environ 3 femmes pour 1 homme. Mais pourquoi cette différence si importante ? Et surtout, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Dans cet article, nous allons explorer de manière simple et claire les raisons scientifiques derrière cette inégalité, comment elle a évolué au fil du temps, et ce que cela change concrètement pour les femmes atteintes de SEP. Pas de jargon compliqué, juste des explications accessibles pour mieux comprendre votre maladie.
Dans cet article …
Les chiffres qui parlent

Une différence qui saute aux yeux
Regardons d’abord les statistiques qui montrent clairement cette inégalité :
Aujourd’hui au Canada :
- Sur 100 personnes atteintes de SEP, environ 75 sont des femmes et 25 sont des hommes
- Le ratio est donc de 3 femmes pour 1 homme
- Au Québec, on estime qu’environ 82 000 des 110 000 personnes atteintes de SEP sont des femmes
Dans le monde :
- Cette tendance est similaire dans presque tous les pays développés
- Dans certains pays, le ratio peut même atteindre 4 femmes pour 1 homme
Une évolution surprenante
Ce qui est encore plus intéressant, c’est que cette différence s’est accentuée au fil du temps :
Dans les années 1950-1960 :
- Le ratio était d’environ 2 femmes pour 1 homme
- La différence existait déjà, mais elle était moins marquée
Aujourd’hui :
- Le ratio est passé à 3 femmes pour 1 homme (parfois plus)
- Cette augmentation s’est faite en seulement 50-60 ans
- Le nombre de femmes touchées a augmenté beaucoup plus vite que celui des hommes
Chez les enfants et les personnes âgées :
- Fait intéressant : chez les jeunes enfants (moins de 10 ans), il y a autant de filles que de garçons atteints
- Après 40 ans aussi, la différence entre hommes et femmes devient moins importante
- C’est surtout entre 20 et 40 ans que l’écart est le plus grand
Cette évolution rapide nous dit quelque chose d’important : ce n’est pas seulement une question de génétique (qui ne change pas si vite), mais aussi de facteurs liés à notre environnement et notre mode de vie.
Les hormones : des acteurs clés

Qu’est-ce que les hormones ?
Avant d’expliquer leur rôle, faisons un petit rappel simple. Les hormones sont comme des messagers chimiques dans notre corps. Elles circulent dans le sang et donnent des instructions à différents organes. Les hormones sexuelles sont celles qui créent les différences entre les hommes et les femmes.
Les principales hormones féminines :
- Œstrogènes : les hormones « typiquement féminines »
- Progestérone : importante pour la grossesse
- Androgènes : oui, les femmes en ont aussi, mais en petites quantités !
Les principales hormones masculines :
- Testostérone : l’hormone « typiquement masculine »
- Autres androgènes
Comment les hormones influencent la SEP
Les chercheurs ont découvert que ces hormones jouent un rôle important dans la sclérose en plaques. Voici comment :
Les œstrogènes (hormones féminines) ont deux visages :
Côté positif :
- Pendant la grossesse, quand les œstrogènes sont très élevés, les femmes ont souvent moins de poussées de SEP
- C’est comme si ces hormones calmaient le système immunitaire
- Certaines femmes se sentent même mieux enceintes qu’avant
Côté négatif :
- Les œstrogènes peuvent aussi stimuler le système immunitaire à d’autres moments
- Ils peuvent rendre les cellules immunitaires plus actives
- Cela pourrait expliquer pourquoi plus de femmes développent la SEP
Les androgènes (hormones masculines) protègent :
- La testostérone et les autres androgènes semblent protéger contre la SEP
- Ils aident à réparer la myéline (la gaine protectrice des nerfs qui est attaquée dans la SEP)
- Les hommes en ont beaucoup plus, ce qui pourrait expliquer pourquoi ils sont moins touchés
- Même chez les femmes, les chercheurs ont découvert que les petites quantités d’androgènes qu’elles produisent sont importantes pour la réparation de la myéline
Les moments de la vie où les hormones changent

Les hormones féminines ne sont pas stables toute la vie. Elles changent beaucoup, et ces changements influencent la SEP :
Puberté et jeunesse (15-25 ans) :
- Les hormones féminines commencent à être produites en grandes quantités
- C’est aussi l’âge où beaucoup de femmes reçoivent leur diagnostic
- Coïncidence ? Probablement pas !
Menstruations (règles) :
- Certaines femmes remarquent que leurs symptômes sont pires juste avant leurs règles
- D’autres se sentent mieux à certains moments du cycle
- Cela varie beaucoup d’une femme à l’autre
Grossesse :
- Pendant la grossesse : souvent une amélioration remarquable !
- Les poussées diminuent de 70% au troisième trimestre
- C’est un des moments où les femmes se sentent le mieux
- Pour en savoir plus, consultez notre article sur peut-on vivre normalement avec la SEP
Après l’accouchement :
- Malheureusement, les 3 premiers mois après l’accouchement sont à risque
- Les hormones chutent rapidement
- Le risque de poussée augmente temporairement
- Mais cela se stabilise après quelques mois
Ménopause (autour de 50 ans) :
- Quand les hormones féminines diminuent
- Certaines femmes remarquent une progression plus rapide de leur handicap
- D’autres ne voient pas de différence
- Les recherches continuent pour mieux comprendre
Contraception hormonale :
- Les pilules contraceptives contiennent des hormones
- Leur effet sur la SEP est encore débattu
- Certaines études suggèrent qu’elles pourraient augmenter légèrement le risque
- D’autres ne trouvent pas de lien clair
- Parlez-en toujours avec votre neurologue
Le système immunitaire : pourquoi celui des femmes réagit différemment

Un système immunitaire plus réactif chez les femmes
La sclérose en plaques est ce qu’on appelle une maladie auto-immune. Cela signifie que le système immunitaire, qui normalement nous protège contre les microbes, se trompe et attaque notre propre corps. Dans la SEP, il attaque la myéline qui protège nos nerfs.
Or, les femmes et les hommes n’ont pas exactement le même système immunitaire :
Chez les femmes :
- Le système immunitaire est généralement plus fort et plus réactif
- C’est une bonne chose contre les infections : les femmes résistent souvent mieux aux maladies
- Mais c’est une mauvaise nouvelle pour les maladies auto-immunes
- Le système immunitaire trop actif peut plus facilement se tromper de cible
Chez les hommes :
- Le système immunitaire est un peu plus « calme »
- Ils peuvent être plus vulnérables aux infections
- Mais ils ont moins de maladies auto-immunes
Autres maladies auto-immunes qui touchent plus les femmes :
- Lupus : 9 femmes pour 1 homme
- Polyarthrite rhumatoïde : 3 femmes pour 1 homme
- Thyroïdite : 10 femmes pour 1 homme
- Syndrome de Sjögren : 9 femmes pour 1 homme
Vous voyez le modèle ? La SEP n’est pas une exception, c’est la règle générale pour les maladies auto-immunes.
Le chromosome X : un double tranchant
Petite leçon de génétique simple :
- Les femmes ont deux chromosomes X (XX)
- Les hommes ont un X et un Y (XY)
- Le chromosome X contient beaucoup de gènes liés au système immunitaire
Pourquoi c’est important :
- Avoir deux X donne un système immunitaire plus diversifié et plus fort
- Mais cela augmente aussi le risque que quelque chose « déraille »
- C’est comme avoir deux systèmes de sécurité au lieu d’un : plus de protection, mais plus de chances de fausses alarmes
La réponse inflammatoire
Quand le système immunitaire attaque dans la SEP, il crée de l’inflammation (comme quand vous vous blessez et que ça devient rouge et gonflé). Cette inflammation endommage la myéline.
Chez les femmes :
- La réponse inflammatoire est souvent plus intense
- Cela peut causer plus de dommages rapides
- Mais paradoxalement, leur pronostic à long terme est souvent meilleur que celui des hommes (nous y reviendrons)
Chez les hommes :
- L’inflammation est parfois moins spectaculaire au début
- Mais quand ils ont la SEP, l’évolution peut être plus grave
Les facteurs environnementaux et le mode de vie

Rappelez-vous : le ratio femmes/hommes a augmenté en seulement 50-60 ans. Nos gènes n’ont pas changé si vite, donc quelque chose dans notre environnement a changé.
L’urbanisation et le changement de mode de vie
Ce qui a changé pour les femmes depuis les années 1950 :
Le tabagisme :
- Dans les années 1950, peu de femmes fumaient
- Aujourd’hui, beaucoup plus de femmes fument
- Or, le tabac augmente le risque de SEP et aggrave son évolution
- Les femmes qui fument ont un risque multiplié par 1,5 à 2
- Si vous fumez, c’est une raison de plus d’arrêter (consultez les stratégies de gestion des symptômes)
La contraception hormonale :
- Les pilules contraceptives sont apparues dans les années 1960
- Elles modifient l’équilibre hormonal
- Leur rôle exact dans la SEP est encore débattu
- Certaines études suggèrent un lien possible
L’âge du premier enfant :
- Les femmes ont maintenant leur premier enfant plus tard
- Dans les années 1950 : souvent vers 20-22 ans
- Aujourd’hui : souvent vers 28-30 ans
- Avoir des enfants plus tôt pourrait avoir un effet protecteur
- La grossesse « entraîne » le système immunitaire différemment
Le travail et le stress :
- Plus de femmes travaillent à temps plein
- Plus de stress chronique
- Le stress peut influencer le système immunitaire
- Découvrez comment gérer le stress avec la SEP
L’alimentation :
- Changement vers une alimentation plus industrielle
- Moins de produits frais locaux
- Plus de produits transformés
- Cela affecte notre flore intestinale (microbiote)
- Le microbiote influence le système immunitaire
- Consultez nos conseils en alimentation
La vitamine D : un facteur clé

La vitamine D joue un rôle majeur dans la SEP, et les femmes sont souvent plus carencées :
Pourquoi c’est important :
- La vitamine D aide à réguler le système immunitaire
- Elle pourrait protéger contre le développement de la SEP
- Les personnes avec plus de vitamine D ont moins de risque de SEP
Pourquoi les femmes en ont moins :
- Elles sortent parfois moins au soleil (peur du vieillissement de la peau, etc.)
- Elles utilisent plus de crème solaire (qui bloque la production de vitamine D)
- Dans les pays nordiques comme le Canada, tout le monde manque de soleil en hiver
- Pour plus d’informations, lisez notre article sur la carence en vitamine D
Recommandations :
- Prenez des suppléments de vitamine D (parlez-en à votre médecin)
- Essayez de passer 15-20 minutes au soleil quand c’est possible
- Mangez des aliments riches en vitamine D (poissons gras, œufs, lait enrichi)
La géographie : un indice intéressant
La SEP est plus fréquente dans certaines régions du monde :
Plus fréquente :
- Pays nordiques (Canada, Scandinavie, Écosse)
- Éloignés de l’équateur
- Moins de soleil = moins de vitamine D
Moins fréquente :
- Pays près de l’équateur
- Plus de soleil toute l’année
Et cette différence géographique affecte encore plus les femmes que les hommes !
Le stress oxydatif et la pollution
Le stress oxydatif, c’est comme de la « rouille » dans nos cellules. Il est causé par :
- La pollution de l’air
- Le tabac
- Une mauvaise alimentation
- Le stress chronique
Les femmes en âge de procréer pourraient être plus sensibles à ces facteurs, mais les recherches continuent.
Les facteurs génétiques

Oui, il y a une composante génétique
La SEP n’est pas une maladie « héréditaire » au sens classique (comme les yeux bleus ou bruns), mais il y a quand même une influence génétique :
Les faits :
- Si un parent a la SEP, le risque pour les enfants est de 2-5% (contre 0,1% dans la population générale)
- Ce n’est pas énorme, mais c’est quand même 20 à 50 fois plus élevé
- Si un jumeau identique a la SEP, l’autre a 25-30% de risque de l’avoir aussi
- Pour en savoir plus, consultez notre article la SEP est-elle héréditaire ?
Le gène HLA et les femmes
Les chercheurs ont identifié des gènes qui augmentent le risque de SEP. Le plus important s’appelle HLA-DRB1.
Découverte intéressante :
- Ce gène semble avoir un effet plus fort chez les femmes que chez les hommes
- Les chercheurs pensent que des facteurs environnementaux « activent » ce gène différemment selon le sexe
- C’est ce qu’on appelle l’épigénétique : l’environnement influence l’expression des gènes
Ce que cela signifie en termes simples :
- Avoir le gène ne suffit pas pour développer la SEP
- Il faut aussi des facteurs déclenchants (environnement, hormones, etc.)
- Chez les femmes, ces facteurs déclenchants semblent plus efficaces
L’interaction gènes-environnement
Pensez-y comme à une recette de cuisine :
- Les gènes sont les ingrédients
- L’environnement et le mode de vie sont la façon de cuisiner
- Même avec les mêmes ingrédients, le plat final peut être très différent
Les femmes semblent avoir une « recette » où les facteurs environnementaux ont un impact plus important.
Une différence, mais pas que du négatif

Maintenant, voici quelque chose d’important et paradoxal :
Les femmes ont plus de SEP, mais les hommes ont souvent une forme plus grave
Les statistiques montrent :
Chez les femmes :
- Plus de cas diagnostiqués
- Plus de poussées au début
- Mais souvent une évolution plus lente
- Meilleure réponse aux traitements généralement
- Moins de progression vers une forme sévère
Chez les hommes :
- Moins de cas
- Mais quand ils ont la SEP, elle est souvent plus agressive
- Progression vers le handicap parfois plus rapide
- Atteinte cognitive parfois plus importante
- Moins bonne réponse à certains traitements
Pourquoi cette différence ?
- Les hormones masculines protègent du développement de la SEP
- Mais quand la maladie s’installe malgré tout, elle peut être plus sévère
- Les femmes, avec leur système immunitaire plus réactif, répondent peut-être mieux aux traitements immuno-modulateurs
La forme rémittente-récurrente vs progressive

Il existe différentes formes de SEP :
Forme rémittente-récurrente (la plus fréquente) :
- Poussées suivies de périodes de rémission
- 85% des personnes commencent par cette forme
- Les femmes sont surreprésentées : ratio 3:1
Forme progressive (plus rare mais plus sévère) :
- Détérioration continue sans vraies périodes de rémission
- 15% des personnes ont cette forme dès le début
- La différence hommes-femmes est beaucoup moins marquée (presque 1:1)
Cela renforce l’idée que les hormones féminines jouent surtout un rôle dans la forme rémittente.
Ce que cela signifie concrètement pour les femmes

Diagnostic et suivi
Si vous êtes une femme avec la SEP :
Soyez attentive aux fluctuations hormonales :
- Notez si vos symptômes varient avec votre cycle menstruel
- Informez votre neurologue de ces variations
- Cela peut aider à ajuster vos traitements
Grossesse :
- Bonne nouvelle : La grossesse n’est pas contre-indiquée avec la SEP !
- Beaucoup de femmes vivent des grossesses très bien
- Planifiez-la avec votre neurologue
- Certains traitements doivent être arrêtés avant la conception
- Mais de nombreuses options sont possibles
- Le risque de transmettre la SEP à votre enfant reste faible (2-5%)
Contraception :
- Discutez des options avec votre médecin
- Certaines pilules peuvent ne pas convenir
- D’autres méthodes sont disponibles (DIU, etc.)
Ménopause :
- Soyez particulièrement vigilante pendant cette période
- Signalez tout changement à votre neurologue
- L’hormonothérapie de remplacement est discutable, parlez-en
Traitements et recherche

Les bonnes nouvelles :
Traitements existants :
- Les femmes répondent généralement bien aux traitements modificateurs de la maladie
- De nombreuses options sont disponibles
- La recherche avance constamment
Recherches en cours :
- Des études testent des traitements hormonaux
- L’œstriol (un type d’œstrogène de grossesse) est à l’étude
- Des recherches sur les androgènes pour les femmes sont en cours
- De nouveaux traitements ciblant spécifiquement les femmes pourraient arriver
Essais cliniques :
- Les femmes sont bien représentées dans les études
- Les chercheurs analysent maintenant les résultats par sexe
- Cela permet de mieux comprendre ce qui fonctionne pour qui
Prévention et réduction des risques

Même si vous avez déjà la SEP, ces habitudes peuvent aider à ralentir sa progression :
Arrêter de fumer :
- Priorité absolue si vous fumez
- Diminue le risque de progression
- Améliore l’efficacité des traitements
- Réduit le risque de conversion vers une forme progressive
Vitamine D :
- Faites vérifier votre niveau sanguin
- Prenez des suppléments si nécessaire (généralement 1000-4000 UI/jour selon les recommandations médicales)
- 15-20 minutes de soleil par jour quand possible
Alimentation anti-inflammatoire :
- Riche en fruits et légumes
- Poissons gras (oméga-3)
- Limiter les aliments transformés
- Consultez notre article sur comment réduire l’inflammation
Activité physique :
- L’exercice régulier aide vraiment !
- Même modéré : marche, natation, yoga
- Découvrez les meilleures activités pour la SEP
Gestion du stress :
- Le stress peut aggraver les symptômes
- Techniques de relaxation, méditation, sophrologie
- Lisez nos conseils pour gérer le stress
Poids santé :
- L’obésité à l’adolescence augmente le risque de SEP chez les filles
- Maintenir un poids santé aide à gérer la maladie
Sommeil de qualité :
- Le manque de sommeil affecte le système immunitaire
- Visez 7-9 heures par nuit
- Consultez nos conseils sur l’importance du sommeil
Questions fréquentes

Les hommes peuvent-ils avoir la SEP ?
Oui, absolument ! Même si les femmes sont plus touchées, 1 personne sur 4 avec la SEP est un homme. Les hommes peuvent développer toutes les formes de SEP.
Si j’ai la SEP, mes filles ont-elles plus de risques que mes fils ?
Oui, légèrement. Les filles ont un risque un peu plus élevé que les garçons si un parent a la SEP, mais le risque global reste faible (2-5% pour les filles, environ 1-2% pour les garçons).
La pilule contraceptive cause-t-elle la SEP ?
Non, la pilule ne « cause » pas la SEP à elle seule. Certaines études suggèrent qu’elle pourrait très légèrement augmenter le risque chez les personnes déjà à risque, mais les preuves ne sont pas claires. Ne cessez jamais votre contraception sans en parler à votre médecin.
Puis-je avoir des enfants si j’ai la SEP ?
Oui ! De nombreuses femmes avec la SEP ont des grossesses saines et des bébés en bonne santé. La grossesse doit être planifiée avec votre neurologue, surtout à cause de certains traitements, mais c’est tout à fait possible.
La ménopause va-t-elle aggraver ma SEP ?
Cela varie. Certaines femmes remarquent une progression plus rapide, d’autres non. Restez en contact étroit avec votre neurologue pendant cette période de transition.
Si je suis un homme avec la SEP, est-ce que ça veut dire que ma maladie sera plus grave ?
Pas nécessairement. Statistiquement, les hommes ont parfois une évolution plus agressive, mais chaque personne est différente. Beaucoup d’hommes vivent très bien avec leur SEP pendant de nombreuses années. Consultez notre article peut-on vivre normalement avec la SEP.
Y a-t-il des traitements spécifiques pour les femmes ?
Pas encore de traitement approuvé spécifiquement pour les femmes, mais les recherches progressent. Les traitements actuels fonctionnent bien pour les femmes, souvent même mieux que pour les hommes.
Dois-je éviter les hormones complètement ?
Non ! Les hormones naturelles de votre corps sont normales et nécessaires. Ne prenez jamais de décisions comme arrêter une contraception ou un traitement hormonal sans avis médical. Discutez toujours avec votre médecin.
L’avenir de la recherche

Des pistes prometteuses
Les chercheurs du monde entier travaillent activement à comprendre pourquoi les femmes sont plus touchées. Voici quelques pistes excitantes :
Thérapies hormonales :
- Tests d’œstriol (hormone de grossesse) comme traitement
- Recherches sur l’utilisation d’androgènes chez les femmes
- Compréhension des moments optimaux du cycle pour certains traitements
Médecine personnalisée :
- Développement de traitements adaptés au sexe
- Prise en compte des hormones dans les décisions thérapeutiques
- Ajustements des doses selon le sexe
Biomarqueurs :
- Recherche de marqueurs sanguins qui prédisent l’évolution
- Différences entre hommes et femmes dans ces marqueurs
- Permettrait de mieux cibler les traitements
Microbiome :
- Étude des différences de flore intestinale entre hommes et femmes
- Comment l’alimentation pourrait moduler le risque différemment selon le sexe
- Rôle des probiotiques
Épigénétique :
- Comment l’environnement « allume » ou « éteint » certains gènes
- Pourquoi cela arrive plus chez les femmes
- Possibilité d’interventions pour modifier ces processus
Pourquoi c’est important de comprendre
Comprendre pourquoi les femmes sont plus touchées n’est pas qu’une curiosité scientifique. Cela pourrait mener à :
- Meilleurs traitements adaptés spécifiquement aux femmes
- Prévention ciblée pour les filles et femmes à risque
- Meilleure prise en charge aux moments clés (puberté, grossesse, ménopause)
- Compréhension générale améliorée de la SEP pour tous
Message d’espoir

Si vous êtes une femme qui vient d’apprendre qu’elle a la SEP, ces statistiques peuvent sembler décourageantes. Mais voici les bonnes nouvelles :
Vous n’êtes pas seule
Avec 3 femmes sur 4 personnes atteintes, vous faites partie d’une grande communauté. Il existe :
- Des groupes de soutien spécifiques pour les femmes
- Des forums en ligne actifs
- Des associations qui comprennent vos défis spécifiques
- Un réseau de femmes qui partagent leurs expériences et leurs stratégies
Les femmes s’en sortent généralement bien
Malgré le nombre plus élevé de diagnostics :
- La plupart des femmes avec SEP vivent longtemps et bien
- Beaucoup ont des carrières épanouissantes
- Beaucoup fondent des familles
- Les traitements modernes sont très efficaces
- L’évolution est souvent plus lente et plus prévisible que chez les hommes
Vous pouvez agir
Contrairement à ce qu’on croyait autrefois, vous n’êtes pas impuissante face à la SEP :
- Vos choix de vie comptent vraiment
- Arrêter de fumer fait une différence
- L’alimentation et l’exercice aident
- La gestion du stress améliore la qualité de vie
- Les traitements sont de plus en plus efficaces
La recherche avance rapidement
- De nouveaux traitements arrivent régulièrement
- Les chercheurs comprennent de mieux en mieux la maladie
- Des thérapies spécifiques aux femmes sont en développement
- Chaque année apporte de nouvelles découvertes
Vos forces sont réelles
Rappelez-vous que le système immunitaire plus fort des femmes, qui augmente le risque de SEP, vous donne aussi des avantages :
- Meilleure résistance aux infections
- Meilleure réponse à de nombreux traitements
- Capacité de résilience souvent remarquable
- Pronostic à long terme souvent meilleur que les hommes
Ressources et soutien
Organismes au Québec et au Canada
Société canadienne de la sclérose en plaques :
- Ligne d’information : 1-844-859-6789
- Site web : https://spcanada.ca
- Groupes de soutien pour femmes
- Information sur la grossesse et la SEP
- Ressources en français
Division du Québec :
- Services spécialisés pour les Québécoises
- Groupes de discussion
- Événements et conférences
- Consultez nos droits et ressources au Québec
Ressources en ligne
Forums et communautés :
- Groupes Facebook pour femmes avec la SEP
- Forums de discussion en français
- Blogs de femmes partageant leur parcours
Information médicale :
- Consultez régulièrement notre site pour des articles à jour
- Parlez à votre neurologue de vos préoccupations spécifiques
- N’hésitez pas à demander un deuxième avis si nécessaire
Support psychologique
Vivre avec une maladie chronique comme la SEP peut être difficile émotionnellement :
- Des psychologues spécialisés en maladies chroniques peuvent aider
- Des groupes de parole entre femmes existent
- La gestion du stress est cruciale
- Ne négligez pas votre santé mentale
Points clés à retenir
✅ 3 femmes pour 1 homme sont touchées par la SEP – c’est un fait établi dans le monde entier
✅ Les hormones féminines jouent un rôle important, particulièrement les œstrogènes qui ont des effets complexes
✅ Le système immunitaire des femmes est plus réactif, ce qui explique pourquoi elles ont plus de maladies auto-immunes en général
✅ Le ratio a augmenté en 50-60 ans, ce qui indique que des facteurs environnementaux et de mode de vie sont en cause
✅ La grossesse améliore souvent temporairement les symptômes grâce aux hormones protectrices
✅ Les femmes ont généralement une évolution plus favorable que les hommes malgré plus de cas diagnostiqués
✅ Le tabac augmente significativement le risque et aggrave l’évolution – arrêter est crucial
✅ La vitamine D joue un rôle protecteur – assurez-vous d’avoir un niveau adéquat
✅ La recherche progresse rapidement avec des traitements spécifiques aux femmes en développement
✅ Vous pouvez agir : alimentation, exercice, gestion du stress, arrêt du tabac font une vraie différence
✅ Avoir la SEP ne vous empêche pas de vivre une vie épanouie, d’avoir des enfants, de travailler
✅ Vous n’êtes pas seule : une grande communauté de femmes partage votre expérience
En conclusion
Comprendre pourquoi les femmes sont plus touchées par la sclérose en plaques nous aide à :
- Mieux comprendre la maladie elle-même
- Développer des traitements plus ciblés
- Adapter la prise en charge aux besoins spécifiques des femmes
- Identifier les moments de vigilance (puberté, grossesse, ménopause)
- Agir sur les facteurs modifiables
Si vous êtes une femme avec la SEP, rappelez-vous que même si les statistiques montrent que vous êtes dans un groupe plus touché, vous êtes aussi dans un groupe qui :
- Bénéficie de beaucoup de recherches
- A généralement une bonne réponse aux traitements
- Peut vivre longtemps et bien avec la maladie
- A accès à une communauté de soutien importante
La science continue de progresser, et chaque découverte sur les raisons de cette prédominance féminine nous rapproche de meilleurs traitements pour tous. En attendant, concentrez-vous sur ce que vous pouvez contrôler : vos habitudes de vie, votre suivi médical régulier, et votre bien-être global.
La SEP fait peut-être partie de votre vie, mais elle ne définit pas qui vous êtes.
Pour plus d’informations sur la vie quotidienne avec la SEP, consultez notre article sur l’organisation de votre vie avec la SEP et comment maintenir de bonnes relations familiales et sociales.
Sources et références :
- Société canadienne de la sclérose en plaques. « Statistiques sur la SEP au Canada ». https://spcanada.ca – Consulté en octobre 2025.
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